Il y a 70 ans, la France était occupée par les troupes Nazis, et, plus la victoire devenait douteuse pour elles, plus les massacres augmentaient. Des rafles étaient faites à la sortie des spectacles, à la descente des trains... L'année 1944 fut marquée par de terribles représailles.
La Division « Das Reich », qui venait de Montauban et de Caylus, se chargea de la besogne : c'est-à-dire, terroriser les habitants pour les dissuader de soutenir les nombreux groupes de maquis dans l'Est du Département. Les 11 et 12 mai 1944, la division « Das Reich » et, en particulier, le régiment « Der Führer » envahirent la région de Figeac - Lacapelle - Latronquière.
On connait les massacres perpétrés par cette division à « Tulle » et à « Oradour », mais on parle peu des 200 morts et des mille déportés, triste bilan des représailles de ces deux jours dans le Figeacois. Les SS ont torturé, tué, déporté, souvent au hasard, sans autre objectif que de semer la terreur.
A Saint-Felix, canton de Figeac, le 12 mai 1944 entre 14h et 15h, il y eu autant de morts dans ce village qu'il y en eu pendant la guerre de 14-18 : la seule différence, c'est qu'il n'y avait pas seulement des hommes, mais aussi des femmes et des enfants.
Si j'ai particulièrement insisté pour que cette commémoration ait lieu : c'est parce que j'ai vécu ces évènements (ce qui marque pour le restant de sa vie) et c'est aussi parce que j'ai connu Pierre LEONARD, alors que nous étions pensionnaires à Gourdon dans le même établissement scolaire en 1935 et 1936. Il y avait aussi Charles GRANOUILLAC.
En 1950, le hasard a voulu que je vienne m'installer à Cavagnac et c'est ainsi que j'ai rencontré la famille de Pierre LEONARD ; j'ai appris alors dans quelles circonstances sa courte vie s'est terminée.
Pierre a été pris le 12 février 1944 dans une rafle à la descente du train en gare de Mussidan. Les SS l'ont envoyé avec d'autres jeunes, travailler en Allemagne. A Mussidan il y a un monument qui commémore cette rafle.
De là, il a été envoyé à Compiègne, où se formaient les convois pour les camps de la mort. Et, ensuite dirigé à Buchenwald où il y rencontre Edmond Michelet qui est la dernière personne à l'avoir vu. Il a été ensuite transféré à Mauthausen.
Il y avait là des Kommandos qui étaient connus sous l'appellation Kommando « N N », c'est-à-dire « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard) commandos où l'on devait disparaître sans laisser de traces.
Un court métrage « Nuit et Brouillard » consacré à la déportation a été tourné en 1955 .
Pierre LEONARD a été transféré dans l'un d'eux « le Château de Hartheim », où il décèdera le 12 octobre 1944 dans des conditions qu'on n'ose pas évoquer.
Pierre, j'espère que ton sacrifice, et celui de ceux qui étaient avec toi, ne seront pas vains. Nous espérons que cette plaque commémorative fasse réfléchir ceux qui la liront.
« Les peuples qui ne connaissent pas leur histoire, s'exposent à la revivre » Elie Wiesel
On a le droit de pardonner, lorsqu'on peut le faire, mais on n'a pas le droit d'oublier. L'histoire et l'actualité sont là pour nous prouver que le pire est toujours bien vivant.
Je remercie Michel VIGNE, Président de l'A.P.S.A.C. qui s’est chargé d'organiser cette cérémonie.
La commune qui a financé la plaque, remercie la famille Simon qui a autorisé la pose sur le mur de sa propriété.
Comme vous avez pu le constater lors de la cérémonie du 11 novembre, la vente des bleuets n'a pu avoir lieu et n'aura plus lieu. L'association des anciens combattants ayant été dissoute faute d'effectif suffisant.